160ème anniversaire

Allocution du président
au 160 ème anniversaire de la Caisse de famille
Assemblés aujourd’hui pour fêter le 160me anniversaire de notre Caisse de famille, nous vous remercions d’avoir répondu nombreux à notre appel. A cette occasion, permettez-moi Mesdames et Messieurs, de vous souhaiter à tous une cordiale bienvenue, espérant que vous garderez tous de cette soirée passée en famille un agréable souvenir.
Nous voulons penser tout particulièrement à ceux des nôtres qui, par maladie ou autre cause, n’ont pu se joindre à nous ce soir.
Pensant vous être agréable, voici quelques données sur le fonctionnement de la caisse dès sa fondation à nos jours. Nous devons être reconnaissants de l’acte accompli par ces 14 membres fondateurs qui se rassemblèrent la première fois le 24 mars 1787 ; nous tous ici présents descendons de ces derniers ou som-mes entrés dans leur famille par alliance ; à eux vont nos pensées les plus affectueuses, car après 160 ans, nous bénéficions encore de leur geste fraternel.
Ils s’étaient assemblés pour cimenter l’union qui régnait entre les Mermod d’alors. S’ils nous voyaient ce soir, ils seraient fiers de constater qu’après plus d’un siècle et demi leur pensée et leur but, soit l’amitié, la fraternité et l’entr’aide envers ceux des nôtres qui sont éprouvés par la misère et le malheur, sont toujours restés notre idéal.

Les fondateurs de notre Caisse versèrent chacun 20 florins, soit Fr. 11.70, afin de donner un fonds à leur association. Cette somme de Fr. 163.80 s’élève maintenant, après 160 ans, à Fr. 11’264.70. Diverses contributions à l’occasion des mariages, baptêmes, installations des fils de sociétaires, emplois, charges publiques, héritages, dons legs et les intérêts du capital, augmentent régulièrement notre Caisse. Quant aux naissances, si cela continue, au lieu de faire verser Fr. 5.—, il faudrait en donner 10.— ; chacun doit y. réfléchir sérieusement pour l’avenir de notre Société.
Dès sa fondation, la Société a distribué à ses membres dans le besoin Fr. 5’386.20 et pour les soupers et journées, Fr. 16’378.96. La Caisse est devenue généreuse depuis le premier secours accordé à Louis Mermod, régent ; il était de Fr. 2.20.
Ces quelques chiffres prouvent que nos finances se portent bien ; puissent-elles fructifier dans l’avenir comme jusqu’à maintenant. C’est un devoir pour nous de remettre à nos descendants une ‘ Caisse plus florissante et plus prospère que nous l’avons reçue.
Les trente premières années, la Caisse ne paya pas de journée. Ce fut en 1817 pour la première fois que chaque membre reçut Fr. 1.—. Le payement de cette modeste journée a été certainement un bon encouragement à la fréquentation de nos assemblées.
Dès 1820, i1 fut dépensé chaque année quelques francs pour boire un coup. En 1844„ un supplément de pain et de fromage s’ajouta au verre de vin. Mais avec l’augmentation de la fortune, l’appétit des Mermod augmenta aussi. Le festin de ce soir ne saurait être comparé à celui de 1845.
Le doyen actuel, sauf erreur, est Charles Mermod, des Replans. Né en 1866, il est donc âgé de 81 ans et jouit d’une très bonne santé ; il travaille encore comme un jeune et beaucoup de ces derniers devraient prendre modèle sur lui. Il détient en outre le record pour le nombre des garçons inscrits, soit huit. Avis à ceux qui désirent en faire autant, qu’ils se mettent à l’ouvrage sans tarder.
Après 160 ans d’existence, notre Caisse compte des membres qui représentent la huitième génération de ceux qui en furent les initiateurs. Les membres fondateurs ont laissé jusqu’à ce jour 277 descendants mâles inscrits dont sont encore vivants 60 sociétaires plus 14 descendants non reçus répartis dans toutes les parties du monde. Le docteur Roger Mermod, à Honolulu, est à notre entière disposition si certains de nos membres ne se sentent pas très bien après ce bon banquet.
Avant de terminer ce court aperçu hjstorique, je vous invite à vous lever en l’honneur de nos ancêtres, à vider vos verres en leur mémoire et à la santé future de tous les Mermod, où qu’ils se trouvent. Qu’ils vivent et soient heureux, ce sont la nos voeux.
Ste-Croix, ce 22 mars 1947.
Hermann MERMOD, président.